lundi 16 septembre 2013

Lettre ouverte à mon odinateur

 

Mon très cher ordinateur, 



Tu me connais par cœur, puisque tu vois ma tête tous les jours de l'année et que tu sais tout ce que je tape dans ma barre de recherche Google ainsi que tout ce que j'écris dans ma thèse (tu pourrais me faire chanter aisément, puisque tu en sais plus que la NSA à mon propos). On est inséparable, et le jour où tu me lâcheras, ça sera la fin du monde. Et pourtant, je ne t'aime pas.


Au début, j'étais tellement heureuse de t’acquérir!! Tu m'as couté une petite fortune, mais je voulais le meilleur pour ma thèse, pas un ordi qui rame au bout de trois mois, et qui plante au bout de deux ans. Avec ma première bourse de doctorante, je t'ai donc acheté. Tu étais si beau, si brillant, si rapide. Mes yeux s'emplissait d'amour dès que je m'approchais de toi.

 

Mais déjà, tu chipotais. En effet, tu n'es pas compatible avec tous les traitements de texte, ni avec les autres machines genre imprimante, scanner, appareils photo, et autres trucs en tout genre. J'ai donc investi dans un disque dur externe hors de prix, puisque Monsieur est exigeant.


Je t'ai dorloté. Je fais du traitement de texte et internet. Mais rien de trop complexe, même s'il parait que tu pourrais supporter, que tu es fait pour ça. Je n'ai rien téléchargé de douteux, je n'ai pas joué à des jeux en ligne, je n'utilise pas de programmes trop lourds, je ne regarde pas de films dessus, je te chante des berceuses le soir, je suis extrêmement attentionnée à ton égard pour t’éviter les tracas de la vie.

 

Et toi, ultime trahison, tu me plantes, comme ça. Un an après le début de notre vie commune tu me lâches. Le disque dur est mort. La pièce maitresse d'un ordinateur soit-disant implantable. J'ai cru rentrer dans une rage folle. J'aurai aimé te jeter par terre et te sauter dessus avec mes talons en te vociférant des insultes crues. Mais je ne suis pas multi-millionnaire, donc j'ai pris mon mal en patience, je t'ai maudit en silence, j'en ai même versé quelques larmes amères. Je me suis battue avec le mec du service technique qui me prenait pour une c**** : "rallumez-le", "demain, ça ira mieux", "enlevez tout", "faites trois tours à pieds joints en chantant du Selena Gomez". 

 

Envie de meurtre. Après quelques heures de discussion stériles mais lucratives (pour eux, pas pour moi hein, au prix de la communication, je ne vous raconte pas l'histoire), il m'envoie vers un réparateur agréé. J'y suis allée. Et là, sur la porte, une pancarte "Au vu des trop grands nombres de dépôts auquel nous sommes sujets, veuillez prendre rendez-vous avant d'emmener votre machine". Aaaaaaah, je ne suis donc pas la seule et cette marque, soit-disant formidable, n'est pas mieux que les autres (je leur ai dit au téléphone que j'allais les attaquer pour publicité mensongère, et vice du consentement dans le contrat de vente) (mais je suis publiciste, alors pour de vrai je n'y connais rien, j'ai juste fait appel à mes souvenirs lointains de 1 et 2e année de droit) (d'ailleurs, il devrait y avoir une matière intitulée "Comment attaquer tous les gros arnaqueurs que sont les vendeurs de téléphones, d'ordinateurs, ainsi que les garagistes et les sociétés de transports ferroviaires").


J'ai laissé mon ordi, ils n'ont pas oublié d’être désagréable d'ailleurs, ils m'ont soutenu que ce n'était rien hein. L'ordi c'est mon outil de travail, je me sens un peu perdue sans lui. Ils m'ont rapelé pour me dire qu'il n'y avait pas de problème, que ça venait d'un de mes programmes ou que c'était dans ma tête. Bref, que c'était MOI le problème.


Puis ils m'ont envoyé un texto, pour le dire qu'ils avaient trouvé et que c'était le disque dur. Les lâches, pour me dire que c'est de MA faute, ils sont capables de m'appeler, pour me dire qu'en fait, non je ne suis pas folle, et que je n'ai pas inventée toute cette histoire (j'ai autre chose à faire dans la vie) ils m'envoient un petit texto... Les mecs sont lâches.   

 

Bon normalement, tu devrais tenir encore un peu, avec ce disque dur tout neuf hein. Au moins jusqu'à ma soutenance.

 

Et ça ne m'a rien couté parce que j'avais pris une assurance (il a planté un an et deux semaines après l'achat, il n'était donc plus couvert par la garantie légale de la première année). 

 

Tu plantes encore régulièrement, mais rien de grave. C'est mon traitement de texte qui bug (pourtant acquis de la façon la plus légale qui soit). Mais bon, je fais avec. Je te maudits en silence.


Toute façon, je n'ai jamais aimé les pommes.


Bien à vous.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire