mardi 12 novembre 2013

Coquelicot & Co

Hier c'était le 11 novembre.


Chouette, un jour férié.


Mais pas que.


On commémore la fin des combats La fin d'une guerre fratricide, mondiale, dévastatrice, qui entrainera dans son sillon la Seconde, qui deviendra l'apothéose de l'horreur.


Sur mon blog, ne n'aborde pas les sujets "sérieux".


Toutefois, mon livre préféré n'est autre qu'A l'ouest rien de nouveau d'Erich Maria Remarque. Et ce depuis que je l'ai lu en 4e.  Je le relis parfois. Il est bouleversant. Il raconte cette guerre. Et toutes les autres. Leur absurdité.


On suit un soldat, un allemand, lors de la Grande Guerre : " Quand nous partons, nous ne sommes que de vulgaires soldats, maussades ou de bonne humeur et, quand nous arrivons dans la zone où commence le front, nous sommes devenus des hommes-bêtes? Témoignage d'un simple soldat allemand de la guerre de 1914-1918, À l'ouest rien de nouveau, roman pacifiste, réaliste et bouleversant, connut, dès sa parution en 1928, un succès mondial retentissant. Il reste l'un des ouvrages les plus forts dans la dénonciation de la monstruosité de la guerre." (source Amazon)

 

Bien sur, ce n'est un roman forcément joyeux, mais il se lit bien, il se lit vite, une fois qu'on l'a entre les mains, on ne le lâche pas. L'auteur a fait la guerre (d'où le réalisme) et cet ouvrage pacifique a été brulé lors des autodafés nazis en 1933. Car il n'y a pas d'allemands, de français, de belges, d'anglais ou d'américains. Il n'y avait que des jeunes garçons (et des moins jeunes) qu'on envoyait à une mort certaine. Chair à canon d'enjeux qui les dépassaient.

Il n'y a plus de poilu. Et l'année prochaine on "fêtera" le centenaire. En effet, il ne faut pas oublié. Le 11 novembre n'est pas une commémoration d'une victoire, nous avons tous perdus. 

En Angleterre (souvenez-vous j'y ai vécu un an), ils portent un coquelicot (poppy) pour se rappeler, j'en acheté un. Cela vient d'un poème "In Flanders fields" écrit par John McCrae qui, comme Erich Maria Remarque a connu l'horreur des tranchées. 

Je le porte pour tous les morts de toutes les guerres. Oui car mon poème préféré c'est Le dormeur du val, d'Arthur Rimbaud. Oui, mon coté utopiste. Idéaliste. Pacifique.

 

Je vous laisse en poésie.

 

Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur Rimbaud

 

 

In Flanders Fields

In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.

We are the Dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved, and now we lie
In Flanders fields.

Take up our quarrel with the foe:
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields.

John McCrae

2 commentaires:

  1. J'ai découvert ce poème de Rimbaud lorsque j'avais 14 ans environ, je me souviens m'être prise une grande claque dans la figure. Il est magnifique.

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    1. C'est exactement ça : une claque dans la figure. Moi aussi, c'était à l'école. Et j'espère qu'aujourd'hui encore les enfants l'étudient!

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